De l’importance d’avoir le choix !

Sur base d’une interview avec Freddy Hanot, Membre de l’APEPA, Association de Parents pour l’Épanouissement des Personnes Autistes.

À partir de l’expérience de son petit-fils autiste, Freddy témoigne de l’importance de conserver des institutions spécialisées pour accueillir les PSH, ainsi que du rôle essentiel de l’enseignement spécialisé en complément de l’inclusion dans l’enseignement général.
Bien que la Belgique soit considérée, par rapport à d’autres pays, comme un pays assez richement doté d’institutions et qui offre un grand choix de solutions (d’ailleurs, beaucoup de PSH viennent chez nous de France, par exemple), il n’y en a pas suffisamment, pas partout et les prises en charge ne sont pas toujours adéquates pour répondre aux différents besoins des PSH.
Je pense que les institutions peuvent offrir un environnement adapté et sécurisé, où les besoins spécifiques des personnes peuvent être pris en compte de manière professionnelle.
Elles permettent également d’assurer un accès à des services éducatifs et des activités adaptées, favorisant ainsi le développement personnel et social des personnes.
Mon petit-fils est resté chez ses parents aussi longtemps que c’était possible pour eux et pour lui. À un moment donné, ce grand jeune homme de dix-sept ans a été déscolarisé. Quatorze personnes se sont succédé à la maison pour lui proposer des activités et permettre à ses parents de conserver leur travail.
Après plusieurs mois, ses parents ont cherché et trouvé un centre de jour puis un hébergement adapté aux personnes avec autisme et créé initialement par des parents d’enfants autistes. Ce lieu lui offre une vie d’adulte à part entière : il a sa chambre individuelle, le matin il se lève, va déjeuner puis il va travailler comme jardinier, participe aussi à un groupe de marche trois fois par semaine, fait du vélo, va nager, fait de l’équitation, range les pictos du groupe, vide le lave-vaisselle… une vie « ordinaire » en quelque sorte.
Il a passé des tests pour voir quels étaient non pas ses défauts mais quelles étaient ses qualités, en quoi il était performant ; mon petit-fils est très doué par exemple pour trier des plantes, nettoyer les palettes, nourrir les animaux, manipuler la brouette… En résumé, pour mon petit-fils, la vie en institution n’est pas nécessairement mauvaise, que du contraire, elle est tout à fait adaptée à ce jeune adulte qui a de nombreuses compétences mais a besoin d’une surveillance constante. L’important était de trouver la bonne institution, avec un accompagnement de qualité, adapté aux besoins des résidents ! Pour d’autres jeunes avec autisme, la vie en institution n’est pas adaptée. Le plus important est que familles et personnes avec autisme puissent avoir du choix, la possibilité de vivre la vie qui leur correspondra le mieux.
Le maintien de l’enseignement spécialisé est également essentiel pour répondre aux besoins spécifiques des élèves. S’il est en effet bénéfique d’inclure les élèves en situation de handicap dans l’enseignement général, certains élèves nécessitent des approches pédagogiques plus spécialisées, un encadrement plus structuré et des ressources qui ne peuvent être toujours fournies dans un cadre inclusif. Dans les deux cas, il faut des enseignants motivés, compétents et formés pour aider ces enfants et ces adolescents à surmonter les défis qu’ils rencontrent.
L’accueil en milieu scolaire d’un enfant autiste nécessite des aménagements et un encadrement importants. Ils ont souvent des problèmes sensoriels, tant hyposensibilité qu’hypersensibilité. Par exemple, mon petit-fils souffre d’hypersensibilité au bruit mais d’hyposensibilité tactile et proprioceptive. Petit, il a soulevé la clôture électrifiée d’un champ pour rejoindre les vaches qui paissaient sans sembler ressentir la moindre sensation désagréable. Il n’en a pas été de même pour ceux qui ont voulu le suivre et ont reçu des décharges. Les personnes autistes supportent souvent difficilement les éclairages trop intenses ; ils ont aussi besoin de pouvoir se retirer dans des endroits calmes plutôt que de se défouler à la récréation.
Pour moi, c’est une de nos grandes richesses que de pouvoir offrir un choix au niveau de l’enseignement afin de permettre l’approche la plus adaptée pour chaque enfant, de favoriser l’épanouissement de chaque élève selon ses besoins.
L’enseignement spécialisé et l’inclusion ne s’opposent pas, mais se complètent pour offrir une éducation de qualité à tous.
En conclusion, je suis convaincu que les institutions spécialisées et l’enseignement spécialisé jouent un rôle indispensable dans une approche inclusive et respectueuse des différences, tout en offrant aux PSH le choix et les moyens d’atteindre leur plein potentiel.

TEACCH
Les classes TEACCH (Traitement et Éducation des Enfants Autistes ou présentant des Troubles de la Communication associés) s’appuient sur un programme éducatif développé aux États-Unis dans les années 1970.
Elles offrent un environnement structuré, visuellement clair et adapté aux besoins des enfants autistes. L’accent est mis sur l’autonomie, la communication, et le respect du rythme de chaque enfant, dans un cadre sécurisant et structuré. Grâce à l’implication des parents et aux supports visuels, l’approche TEACCH aide à renforcer les compétences des enfants tout en favorisant leur intégration sociale et leur bien-être au quotidien.
En savoir plus : tinyurl.com/autisme-teacch

Contacts APEPA asbl
Association de Parents pour l’Épanouissement des Personnes Autistes
Fond de Malonne, 127
5020 Malonne
Téléphone : 081 74 43 50
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